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Liceans Ambaissadors : projècte video
Dens l'annada escolara 2021-2022, l'OPLO qu'organizè lo projècte Liceans Ambaissadors. Los joens e las joanas d'aqueste grop, a qui demandavan sustot lor vejaire a perpaus de posters e autes eslogans de comunicacion entà miélher s'adreçar a licean.as, an avut l'idea de har ua seria de videos per presentar un element deu patrimòni de lor vila, pr'amor aquò's ua de las causas que lors cors d'occitan los an hèit descobrir.
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Le groupe des Liceans Ambaissadors de l'année scolaire 2021-2022 a réalisé un projet de vidéo de promotion de l'occitan au lycée et du patrimoine local de leur ville.
Je propose ici de faire un retour sur mon expérience d'encadrement du projet et d'expliquer comment ce projet va intégrer les corpus d'étude de ma thèse.
Mais avant tout, place à la vidéo !
Les prémices...
Tout a commencé sur le groupe WhatsApp, canal de discussion du groupe.
Une des lycéennes demande un jour à la cantonade : "Bonjour à tous, je voulais savoir quand est-ce qu'on partage nos idées de projets parce qu'en ai quelques unes en tête et j'aimerais avoir l'avis de tout le monde", ce à quoi une autre lycéenne répond instantanément : "Tu peux le faire directement". La discussion était lancée.
Le projet proposé consiste à tourner des vidéos ou chacun.e présente un moment de sa ville ou de sa région. L'idée plait tout de suite, je rédige rapidement une "fiche-projet" pour le proposer à la direction de l'OPLO et propose de coordonner moi-même ce projet qui n'était pas prévu à la base et risquait ainsi d'ajouter à la charge de travail de l'équipe mais me plaisait particulièrement du fait de mes études et carrière passées dans le domaine de la mise en valeur patrimoniale*.
La réalisation du projet
Étant donné l'éloignement géographique assez important (et voulu !) des membres du groupe, nous avons réalisé une réunion en visioconférence afin de cadrer le projet.
Les lycéen.nes ont pu exprimer librement leurs idées, leurs envies et leurs attentes. L'idée était de leur permettre de réaliser le projet qu'ils/elles souhaitaient, dans la mesure des moyens (humains et techniques) disponibles. Nous avons par exemple discuté des canaux de diffusion (penchant plutôt pour Instagram) et donc des formats appropriés (donc plutôt format portrait).
Si le projet des lycéen.nes plaisait beaucoup, il a été demandé par l'OPLO de l'inscrire dans une des actions prévues initialement pour le groupe, à savoir, donner envie à des collégien.nes lycéen.nes d'apprendre l'occitan. Je leur ai donc demandé d'intégrer une partie de présentation d'elleux-mêmes, de leur parcours, et de pourquoi ils aiment apprendre l'occitan avant de présenter l'élément patrimonial de leur choix. Il a été décidé que, compte-tenu du niveau d'occitan hétérogène du groupe, les vidéos pourraient être tournées intégralement en occitan, ou bien intégrer des phases en français, sans contrainte de longueur ou de répartition, afin de laisser chaque lycéen.ne le plus à l'aise possible dans sa pratique langagière.
Les lycéen.nes ont ensuite été laissé.es en autonomie pour l'écriture et la réalisation des vidéos (je leur ai proposé un soutien à l'écriture si besoin mais aucun.e n'a ressenti le besoin d'y avoir recours).
Ils/elles m'ont ensuite fait parvenir leurs vidéos - certaines déjà montées, d'autres à l'état de rush, comme convenu initialement - et j'ai procédé au montage d'une vidéo globale et de teasers individuels (voir plus bas).
La notion de "patrimoine"
Ce que j'ai trouvé particulièrement saisissant dans ce projet, et je compte bien m'y intéresser plus avant dans le cadre de ma thèse, est que la question de "patrimoine" avait été un peu balayée du cadrage général de l'action Liceans Ambaissadors : il s'agissait de parler de langue, de valoriser son apprentissage, et de la montrer sous un jour moderne, actuel.
Pourtant, ce sont les lycéen.nes elleux-mêmes qui ont proposé spontanément de parler... de patrimoine ! C'est d'ailleurs quelque chose qui ressort déjà des premières analyses que j'ai pu faire dans mon corpus de candidatures écrites au projet Liceans Ambaissadors : certain.es lycéen.nes apprécient particulièrement l'ancrage local de leurs apprentissages via leurs cours d'occitan, ils/elles apprécient de découvrir "une autre histoire", celle plus proche, de découvrir et comprendre le territoire où ils/elles vivent.
Ce travail sur le thème du patrimoine a d'ailleurs permis d'engager, le temps d'une visio, une réflexion plus globale avec ces jeunes qui n'avaient pas tou.tes beaucoup de notions à ce sujet. S'est ainsi posé la question du patrimoine industriel : est-ce qu'une gare peut faire partie du projet ? Ou encore, du patrimoine immatériel : est-ce qu'on peut faire une vidéo sur les expressions courantes qui viennent de l'occitan ? Quelqu'un demande alors : "Qu'est-ce que c'est le patrimoine immatériel ?" Un projet s'est donc teinté, toutes proportions gardées, de pédagogie et d'apprentissage par projet.
La promotion des vidéos
La vidéo finale a été publiée dans un article sur le site de l'OPLO. J'ai également monté des petites vidéos "trailer" distribuée aux lycéen.nes afin qu'ils/elles puissent se saisir elleux-mêmes, et dans la mesure qui leur convient, de la diffusion du rendu final de leur projet :
Générique / présentation générale courte
Aélia - Limoges - Terminale / LVC
Noémie - Millau - Seconde / LVC
Charly et Celestin - Périgueux - Seconde / LVC
Elyne - Lavaur - Seconde / LVC bilingue
Mathis - Igon - Terminale / LVC
Chloé - Moissac - Terminale / LVB bilingue
Et la thèse dans tout ça ?...
L'action Liceans Ambaissadors et donc le projet vidéo des lycéen.nes ont été initiés après mon arrivée à l'OPLO et donc le début de ma thèse. En conséquence, il n'était pas prévu à l'origine que je m'intéresse particulièrement au lycée, et encore moins à ces actions en particulier.
Cependant, la mise en place de ce projet, totalement indépendamment de ma thèse, m'a donné accès à un "terrain" de thèse inédit et qui me semble fort propice à mon étude. J'ai ainsi pu constituer un corpus écrit pour analyser les leviers de motivation des lycéen.nes elleux-mêmes en récupérant leurs candidatures (de manière anonyme).
Ayant moi-même cadré en amont puis encadré et finalisé le projet vidéo des lycéen.nes, je me trouve partie prenante de mon objet d'étude. Il me parait cependant intéressant d'analyser les motivations et intentions de ces lycéen.nes et de valoriser leur engagement. Fort heureusement, les sciences humaines et sociales ont particulièrement réfléchi à l'implication du/de la chercheur.e dans son terrain (un article à ce propos sera publié ultérieurement dans la rubrique "Concèptes e metòdes), et l'on trouve des méthodes dites d' "observation participante" dans de nombreuses disciplines telles que l'anthropologie (dont c'est un des outils fondamentaux), l'ethnologie, la sociologie, et donc également, la sociolinguistique.
Mon corpus "projet vidéo Liceans Ambaissadors" sera donc en réalité composé de trois corpus complémentaires, qui seront analysés ensemble au sein de la thèse :
- mes notes de terrain (d'observation) et les documents (conversations écrites, compte-rendu de réunion...)
- les vidéos elles-mêmes
- une série d'entretiens avec les lycéen.nes que j'espère réaliser cet été (sous réserve d'acceptation de leur part)
En août 2022, j'ai participé à la conférence internationale SOILLSE qui avait lieu en Écosse (mais j'y ai assisté en visioconférence) pour représenter l'OPLO comme acteur institutionnel de la revitalisation d'une langue minoritaire et présenter un premier bilan de cette année d'expérimentation du projet Liceans Ambaissadors. Si les vidéos n'étaient pas encore montées et sorties, l'organisation et la mise en oeuvre du projet vidéo ont été légèrement abordés dans ma présentation.
* études d'histoire de l'art et carrière de guide-conférencière
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