• Ma tèsi a La Rochèla

    Ma tèsi a La Rochela

    A la debuta de l'annada 2021, e tanlèu començada la tèsi, participèri au concors de vulgarizacion scientifica "Ma tèsi en 180 segondas" (MT180), on doctorant.a.s de totas las disciplinas de la recèrca an 3 minutas, pas mei, pas mensh, per presentar lo lor tribalh a un public qui n'i coneish pas arren. 

    Mercés ad aquesta experiéncia, èi comprés quauqu'arrren : m'agrada de har de la recèrca, mes m'agrada hòrt tanben de parlar de recèrca, de har de la vulgarization (çò qu'au hons, sabí dejà, puishque, com ac disi dens la mia presentacion, "abans de començar la tèsi, èri... guidaira toristica" !) 

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    Au commencement

    Au premier trimestre 2021, en tout début de thèse, ma proposition de participer au concours de vulgarisation scientifique Ma thèse en 180 secondes (MT180) a été retenue par l’OPLO. Se lancer dans une telle aventure était alors une évidence, car je suis à l'origine guide touristique (petit spoiler du début de ma présentation MT180), et aime donc particulièrement partager mes connaissances avec le public (cela signifie également que j'ai l'habitude de parler en public, que ce soit à un groupe devant un monument ou pour faire l'annonce d'un colloque devant un amphi rempli, ce qui était déjà ça de moins à préparer pour le concours !). C'était également l'occasion de profiter d'une plateforme nationale pour parler de l'occitan, le mettre dans le champ du visible. Et puis il s'agissait aussi de représenter l’OPLO ainsi que l’université à laquelle j’appartiens, mais aussi  mon domaine de recherche, la sociolinguistique des langues régionales, et plus largement, les sciences du langage ; le mouvement avait été enclenché lors de l'édition précédente, en 2019, où Leah Vandeveer, doctorante en phonologie dans mon département, avait remporté le deuxième prix du jury lors de la finale nationale, une belle première victoire pour les sciences du langage, dont j'espérais pouvoir prolonger la portée en participant moi-même.

     

    La préparation

    Avec l'aval de mon directeur de thèse et de l'OPLO, je me suis donc inscrite au concours et à la formation commune proposée par l'université de Bordeaux (UB) et l'université Bordeaux Montaigne (UBM) à tous les doctorants candidats. La formation dure 10h et couvre entre autres le dégagement de grands axes et/ou images, l'écriture du texte et la répétition, notamment en conditions réelles.

    Avant la première session de formation, j'ai donc binge-watché toutes les présentations des années précédentes que j'ai pu trouver sur Youtube, et je m'en suis inspirée pour rédiger un premier jet. Arrivée à la formation, on nous explique d'emblée que le concours a tendance à aller vers des présentations de plus en plus formatées selon un même modèle, et qu'il ne faut pas hésiter à en sortir... Bon ben, raté ! Pour autant, mon texte est resté sensiblement le même du début à la fin (sauf qu'il a fallu le raccourcir un peu, quand même).

    On nous avait proposé plusieurs créneaux de formation, auxquels on pouvait s'inscrire librement, ce qui signifie que j'ai rencontré de nouveaux doctorants à chaque session. Il y avait aussi deux "groupes" de formateurs (enfin, un duo et un solo), et pour rentabiliser au mieux les opportunités de me former, j'ai choisi de ne pas faire toute la formation avec le même formateur. Cela signifie que chaque session de formation était très riche, avec de nouvelles personnes apportant de nouveaux avis, commentaires, et proposant des choses différentes. Lors d'une des sessions, j'étais la seule doctorante UBM, pour une petite dizaine de doctorants UB. Le formateur m'a ainsi prise comme cobaye ou public étalon pour ces étudiants de sciences dites "dures", "exactes", ou encore, "expérimentales" : "Si Marie comprend de quoi vous parlez, c'est bon !" C'était ainsi très intéressant de rencontrer d'autres étudiants et de découvrir tout un tas de disciplines et champs d'études dont je ne soupçonnais parfois même pas l'existence (l'ergonomie au service de l'amélioration du traitement des dossiers dans un centre de radiothérapie, pour n'en citer qu'un).

     

    Mon visuel

    Ma tèsi a La Rochela

     

    La pression monte

    Alors que les deux premières sessions de formation ont eu lieu en visioconférence (Covid oblige), la dernière session a eu lieu en présentiel, sur le campus de l'UB, à l'agora du Haut-Carré, dans une église transformée en salle de conférence (magnifique !).

    Alors même qu'il n'y avait qu'une douzaine de personnes dans la salle (les deux formateurs et les autres doctorants) et que j'ai l'habitude de m'adresser à des groupes de 35 pendant 2h sans le moindre trac, une fois sur scène, sensation étrange... La lumière aveuglante ; l'étendue de la salle vide sous mes yeux ; la magnificence du décor... Et puis, contrairement aux dizaines d'entrainements à parler à mon linge propre dans mon bureau à la maison, je n'ai pas les mains libres... ou plutôt, je n'ai qu'une main de libre - l'autre tenant le micro - et cette main figée paralyse tout mon corps (enfin, façon de parler). Mon esprit, qui tourne à toute vitesse pour retrouver une fluidité de mouvement, n'est plus à ce que je dis et... je perds mon texte, allons bon, ça commence bien !

    Au deuxième passage, j'ai compris le truc : c'est ma main droite qui bouge le plus, je prends donc le micro dans la gauche - contre-intuitif, mais logique, au final. Je me concentre un bon coup, et cette fois, c'est bon ! OUF !

    Retour à la maison pour un mois d'attente... Je m'entraine désormais en mimant un micro.

     

    La finale d'établissement

    Le jeudi 11 mars, c'est la finale d'établissement de l'UBM, qui se déroule dans la Salle des Thèses, dans la Maison de la Recherche. Pas de public (Covid oblige), si ce n'est les autres candidats, le jury (quand même !) et les personnes qui assurent la captation photo et vidéo :

     

    Verdict : je suis sélectionnée, aux côtés de trois autres doctorantes, pour représenter mon université et l'OPLO à la finale régionale !

     

    La finale régionale : La Rochelle

    Une semaine plus tard, le jeudi 18 mars, je prends le train aux côtés de Jeni PeakeLeila OulkebousJulie Olivier (qui *spoiler* a remporté le prix du jury !), et deux accompagnantes du service communication de l'université, pour La Rochelle.

    Sur place, toujours pas de public (mais l'événement est retransmis en direct sur Internet), et les candidats de chaque université sont séparés - exception faite des deux universités de Bordeaux : même si nous ne sommes pas venus ensemble, on nous a tous mis dans la même salle, ce qui nous permet de voir un peu plus de monde et de passer un moment convivial, où les deux universités s'unissent pour soutenir le ou la candidat.e en train de passer.

    Un prix est décerné par le jury : j'ai donc passé les semaines précédentes à encourager tout mon entourage (et vous l'avez sans doute vu passer sur la page Facebook de l'OPLO) à voter pour moi... On croise les doigts !

     

    Le bilan

    C'est malheureusement ici que s'arrête l'aventure pour moi ! Pas de regrets, cependant ! C'était une très belle expérience, et cela a été très formateur.

     S'il en était besoin, l'expérience a confirmé mon appétence pour la vulgarisation et le partage des connaissances - ce blog en est également une manifestation assez évidente.

    Au-delà de représenter la recherche, la sociolinguistique, ou encore mon université et l'OPLO, je suis particulièrement fière d'avoir pu, même pour seulement 3 minutes, mettre l'occitan au centre des écrans des nombreux spectateurs en ligne. C'est là que se trouvait le véritable enjeu pour moi : faire connaître la langue, montrer qu'elle existe, montrer qu'on s'y intéresse ou que l'on peut s'y intéresser !

     

    Et après ?

    Les vidéos sont sur Youtube et il ne faut donc surtout pas hésiter à les partager et diffuser !

    J'ai d'ailleurs eu l'occasion de jouer les prolongations en rejouant MT180 - sans enjeux - à la Nuit Européenne des Chercheur.e.s à Cap Sciences le 24 septembre dernier (article à venir).

    Et puis la formation m'a permis de rencontrer Jean Martin, doctorant UB en œnologie, qui m'a conviée à participer à son podcast de doctorants Thèse et vous !

     


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