• Virada doctoranta a Nancí

    Virada doctoranta a Nancí

    A la debuta de julhet  de 2023, passèi 3 dias a Nancí entà participar a ua universitat d'estiu: estón 3 dias de formacion a la comunicacion scientifica a destinacion deu gran public, mercés a conferéncias, taulas redondas, talhèrs e moments de convivéncia. Estó l'escadença d'encontrar joen.as cercaire/as, de'm perfeccionar, de presentar un talhèr de vulgarizacion que creèi l'an passat dab doctorant.as en Infocom a l'universitat Bordèu Montanha, e de sensibilizar l@s participant.as a l'existéncia de l'occitan.

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    Le workshop / université d'été

    ComSciCon est un workshop de communication scientifique pour jeunes chercheur.es créé aux États-Unis en 2012, et arrivé en France en 2020 après une première expansion au Canada.

    Chaque année, le workshop réunit un groupe de doctorant.es et jeunes docteur.es qui souhaitent se former aux formes de communication scientifique à destination du grand public. Une particularité du workshop est qu'il est organisé par un comité d'organisation composé principalement de doctorant.es et jeunes docteur.es, ainsi que quelques jeunes professionnel.les de la communication scientifique, s'inscrivant ainsi complètement dans la tradition universitaire de formation à la recherche (et à sa diffusion) par la recherche. Une autre particularité est que le comité fait appel à de nombreux/ses intervenant.es pour animer les conférences, tables rondes et ateliers pratiques. Enfin, l'organisation veille à permettre à tou.tes les participant.es de travailler à tour de rôle avec tou.tes les autres participant.es, dans une logique d'échange, de développement du réseau et d'inclusivité.  

    Enfin, le logement et la plupart des repas pendant la durée du workshop est prise en charge pour les participant.es (chambre Crous). De plus, cette année, le trajet en train était pris en charge par l'Agence Universitaire de la Francophonie s'iels viennent d'une université du réseau.

     

    Comment participer à ComSciCon ?

    Chaque année, le workshop peut accueillir un nombre limité de participant.es. Cette année, nous étions 39.

    Il faut donc envoyer une candidature, qui consiste principalement à répondre à ces trois questions :

    Virada doctoranta a Nancí

     

    Aventures et déboires de candidature...

    Étant férue de vulgarisation, j'ai évidemment souhaité participer à ce workshop dès que j'ai eu connaissance de son existence. Cependant, la première année (2021), j'ai malheureusement raté la deadline de candidature (d'une demi-journée, dommage...).

    La deuxième année, je me suis assurée d'être prête à l'avance. Cependant, le workshop étant organisé à Marseille sur deux jours, j'appréhendais un peu de partir loin et seule (j'avais bêtement peur de ne pas arriver à socialiser sur place...). J'ai donc proposé à mon amie doctorante en anthropologie à l'EHESS, Mélissa Gonzalez (que vous connaissez déjà par cet article et cet article sur le blog), de candidater avec moi. Conclusion des courses : Mélissa a été acceptée... mais pas moi ! (finalement, elle n'y est pas allée car ce projet ne l'intéressait pas seule).

    Faible Forte de ces échecs, j'ai redoublé d'efforts dans la préparation de ma candidature pour l'édition 2023. J'ai ainsi retravaillé mes réponses aux questions et les ai soumises à Mélissa et à d'autres ami.es doctorant.es en Infocom. Leurs conseils ont été précieux et cette fois... c'était la bonne !

    C'est ainsi que je suis allée passée 3 jours à Nancy cet été, presque tous frais payés, pour participer à des formations de qualité !

     

    La candidature de la réussite

    Ta grand-mère te demande ce que tu fais en thèse (600 carac max)

    Je cherche comment augmenter le nombre d’élèves qui apprennent l’occitan à l’école : l’occitan (toi tu appelles ça le patois) a presque disparu parce que les gens ne le parlaient plus à leurs enfants, parce que la République française les en a dégoutés en les humiliant à l’école. Moi, je cherche à réparer ce trauma social. Mais pour ça, encore faut-il attirer des élèves en cours d’occitan ! Donc j’interroge les parents et les profs avec des questionnaires et des entretiens pour comprendre ce qui pourrait les motiver à choisir l’occitan ; et pour demander ça aux enfants, je les fais dessiner !

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    Raconte-nous une anecdote scientifique ! (600 carac max)

    Le premier programme informatique a été écrit au XIXe siècle, par une femme ! Elle s’appelait Ada Lovelace et travaillait avec M. Charles Babbage qui a inventé une Machine Analytique pour faire des calculs. Ada Lovelace écrivit un algorithme pour calculer les nombres de Bernoulli (me demandez pas) qui est considéré comme le tout premier programme informatique car c’est le premier rédigé dans un langage destiné à être exécuté par une machine. Donc pas besoin de pixels, clavier ou souris pour être développeur/euse, et il n’y a jamais eu besoin d’être un homme pour être doué.e en informatique !

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    Pourquoi veux-tu participer à Comscicon France ? Et quelles sont tes attentes ? (600 carac max)

    Bien que la recherche m’intéresse beaucoup, ce que j’aime vraiment, c’est faire découvrir ce qui me passionne au grand public, et faire avancer la société en évitant la diffusion de contre-vérités. Après la thèse, je me destine clairement à la vulgarisation, mais je ne sais pas encore sous quelle forme. En participant à Comscicon, j’espère en apprendre plus sur ce milieu, découvrir de nouvelles voies et possibilités, et rencontrer d’autres chercheur.es et vulgarisateur/trices motivé.es avec qui faire réseau… et repartir avec des idées de projets à réaliser, et pourquoi pas de collaboration !

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    Quels sont les avantages de la communication scientifique ? (à la fois pour la société et/ou pour les chercheur.ses) (600 carac max)

    La recherche permet de mieux comprendre notre environnement, ce qui permet ensuite de vivre en meilleure harmonie avec cet environnement et de mieux faire société. C’est pourquoi il est primordial de faire sortir les résultats de la recherche des laboratoires pour que la société puisse s’en emparer. À l’inverse, la science pâtit malheureusement de préjugés (lobbying, inutilité (perçue) des SHS, etc) et les chercheur.es ne sont pas toujours écouté.es, ou même convié.es dans les discussions de société. Il est donc important d’expliquer leur rôle et de légitimer leurs méthodes et résultats.

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    ComSciCon 2023

    Cette année, le workshop s'est déroulé sur 3 jours (du 3 au 5 juillet 2023) à l'université de Lorraine à Nancy.

    Nous avons commencé la partie formation par une conférence keynote en visioconférence sur un projet de recherche participative. puis, nous avons fait un brainstorming en petit groupe, animé par un.e organisateur/trice, pour réfléchir au sujet du panel du 2e jour et préparer des questions pour les intervenant.es.

    Le 2e jour, nous avons passé la matinée au jardin botanique pour un atelier d'improvisation théâtrale en extérieur. L'après-midi a eu lieu un panel avec 3 vulgarisateur/trices, brainstormé la veille en groupes, portant sur les opportunités et risques de la vulgarisation scientifique sur les nouveaux réseaux sociaux.

    Pour finir la journée de formation, nous avons participé au "publithon" : au moins de mai, nous avions dû écrire une version vulgarisée d'un article scientifique de notre choix (voir mon article plus bas). Ces articles ont été relus par un.e spécialiste et par d'autres doctorant.es et nous avons fait des ateliers en groupe pour voir comment améliorer nos articles.

    Le 3e jour a été consacré à deux ateliers en groupes, avec à chaque fois un court temps d'explication par les animateur/trices, et ensuite un travail en groupe :

       > matin : adapter son discours à un public jeune (groupe enfant pour moi)

       > après-midi : créer une exposition innovante (thème pour mon groupe : la violence)

    En plus des temps de formation, l'organisation fait la part belle à la convivialité et à la favorisation d'échanges entre les participant.es.

    Les deux premiers jours, des activités "icebreaker" étaient mises en place pour débuter la journée. Les soirs, des pubs avaient été réservés, avec en plus un challenge improvisé le premier soir: raconter sa thèse en 1 min, sans préparation !

    Enfin, deux sessions "projets" permettaient aux participant.es qui le souhaitaient de présenter leur projet de vulgarisation scientifique, sous la forme d'une session poster (mais le support pouvait être autre : vidéo, objet, etc). C'était l'occasion de découvrir plein de projets intéressants et de nouer des contacts pour se développer !

    Et en bonus, une activité qui n'apparait pas sur le programme que nous avions reçu : présentation et visite du petit musée archéologique de l'université de Lorraine.

     

    Virada doctoranta a Nancí

     

    Bilan d'expérience

    Participer à Comscicon France a été une très bonne expérience !

    il y a eu un peu trop d'ateliers avec peu d'apport théorique et une mise en pratique trop peu développée à mon goût (mais on n'a pas tous le même style d'apprentissage), mais dans l'ensemble, j'en retiens beaucoup de choses positives !

    En termes d’organisation des activités de formation, j’ai particulièrement apprécié l’idée d’organiser un atelier de brainstorming guidé par un membre du comité grâce à des activités et questions pré-établies pour préparer la table ronde du lendemain et réfléchir à l’avance à des thématiques et des questions que nous souhaiterions particulièrement aborder avec les intervenant.es. Comme cette activité avait lieu le premier jour, elle a aussi eu l’effet de constituer une bonne manière d’apprendre à se connaître, en confrontant nos points de vue, nos expériences et nos attentes en termes de vulgarisation et d’utilisation des réseaux sociaux.

    D’une manière générale, j’ai également eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes et d’échanger sur nos recherches dans un cadre détendu. Cela fait très plaisir de se retrouver entre personnes passionnées de recherche et qui ne disent pas « ce soir on parle pas travail » quand iels se retrouvent au pub !

    Une chose qui m’a agréablement surprise est l’intérêt que les participant.es ont porté spontanément à mon sujet de recherche et à l’atelier de vulgarisation (développé avec des doctorant.es en Infocom de l’UBM - voir ci-dessous) que j’ai présenté dans une session « projets ». Je me suis notamment retrouvée à parler d’occitan pendant au moins une demi-heure un soir au pub avec un doctorant en biochimie mécanique habitant à Toulouse (mais pas originaire de la région) et deux doctorantes en psychologie, sans que ce soit moi qui aie mis le sujet sur la table ! Iels connaissaient très peu l’occitan et étaient véritablement avides d’en apprendre plus et sur cette langue, et sur la recherche en sociolinguistique. Les trois jours de workshop ont ainsi été pour nous l’occasion de vulgariser notre recherche à d’autres chercheur.es issu.es de disciplines complètement différentes, et c’est quelque chose qui me tient particulièrement à cœur car il existe encore des fossés et méconnaissances énormes entre les différentes disciplines de la recherche, qui mènent à des préjugés, des hiérarchisations des disciplines infondées, et des occasions ratées de collaboration.

     

    Mon article du Publithon

    Article de vulgarisation basé sur l'article de recherche : Agresti, Giovanni. "Frontières et représentations en conflit : le cas de l'Occitanie en 2019, entre espace linguistique et région administrative". Comparative Legilinguistics. Vol. 42/2020. DOI: http://dx.doi.org/10.2478/cl-2020-0002

     

    Dessine-moi l’Occitanie : étude d’une ambiguïté non sans conséquences

     

    La réforme territoriale de 2015, qui a rebattu les cartes du nombre et de la taille des régions administratives françaises, pourrait bien avoir un impact négatif sur la langue et la culture occitanes, ou plus précisément sur les représentations que nous en avons. Giovanni Agresti, professeur de sociolinguistique à l’université Bordeaux Montaigne, a mené l’enquête en 2019.

     

    Si l’on vous dit « Occitanie », à quoi pensez-vous ? À une aire linguistique et culturelle millénaire, que d’autres nomment « Midi » et qui couvre environ un tiers du territoire français, ou à la super-Région née en 2016 de la fusion des anciennes Régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ? Il y a clairement ambiguïté, d’autant plus que la région administrative Occitanie ne recouvre qu’un tiers de l’aire linguistique et culturelle occitane, mais inclut le territoire catalan – qui n’apparait pourtant pas dans le nom de la Région. Des groupes catalans avaient d’ailleurs tenté de faire adopter le nom « Occitanie-Pays catalan », qui faisait partie des cinq noms pressentis, et ce n’est pas le Conseil de l’Europe qui leur aurait donné tort, puisqu’il avait inscrit en 1992 dans sa Charte européenne des langues régionales ou minoritaires la nécessité de « [respecter] l’aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire, en faisant en sorte que les divisions administratives existant déjà ou nouvelles ne constituent pas un obstacle à la promotion de cette langue régionale ou minoritaire ». Autrement dit, la Région Occitanie ne devrait pas nuire à la promotion de l’occitan – ni du catalan d’ailleurs. Signalons tout de même que si la France a signé la Charte en 1999, elle ne l’a jamais ratifiée et ne l’applique donc pas sur son territoire.

    Afin de déterminer s’il existe un « conflit » entre les frontières des deux territoires dénommés « Occitanie » et si ce conflit dessert l’espace linguistique et culturel occitan, le sociolinguiste Giovanni Agresti a demandé à 365 étudiants de six universités situées en Occitanie administrative, en Occitanie linguistique, et au-delà, et inscrits dans des parcours de lettres, basque et sciences du langage, de dessiner sur des fonds de carte vierges l’Occitanie linguistique et l’Occitanie administrative après avoir nommé les villes représentées sur la carte, les noms de villes étant fournis.

    Il ressort de cette enquête que les étudiants se représentent bien mieux les frontières de la région administrative que celles de l’aire linguistique et culturelle, les cartes produites pour la première étant deux fois et demie plus proches de la réalité que celles produites pour la deuxième. Sans grande surprise, les étudiants qui se représentent le mieux la région administrative sont ceux de Toulouse, Perpignan et dans une moindre mesure Montpellier, soit trois villes situées à l’intérieur de ce territoire.

     

    L’Occitanie administrative est donc mieux cernée que l’Occitanie linguistique et culturelle. Ainsi, si la référence à une langue et culture régionale dans la dénomination d’un territoire administratif pouvait apparaître de prime abord comme une forme de reconnaissance bienvenue, cela risque au contraire de rendre encore plus floue la connaissance de la population sur l’occitan et sa culture. Cela pourrait également encourager les occitans à désigner leur langue par des noms plus locaux, tels que « béarnais » et « provençal », ce qui invisibiliserait encore plus cette langue-culture déjà peu ou mal connue du grand public. Enfin, si l’on rappelle que le nom « Occitanie » a été choisi à 44,90% par les habitants de la Région lors d’une consultation publique, cela questionne le devoir de vigilance des institutions afin d’assurer la protection et la représentation des minorités culturelles au sein de notre démocratie.

     

    3829 signes (pour 3500 signes +/- 10%)

     

    Ma session "projets"

    Pendant l'année 2022-2023, j'ai co-créé, en partenariat avec des doctorant.es en Infocom et des associations d'éducation populaire, des ateliers de vulgarisation de la recherche en SHS qui consistent à guider un petit groupe de participant.es à réaliser votre thèse étape par étape, le tout en 2 grosses heures.

    J'ai donc proposé de présenter ce projet de vulgarisation inédit lors d'une des sessions "projets".

    Pour l'occasion, nous pouvions proposer soit un poster, soit une vidéo de 2min, soit une maquette, que nous aurions un peu de temps pour commenté. J'avais opté pour le format vidéo, mais finalement le lieu ne s'y prêtait pas : le brouhaha masquait le son de mon ordinateur et j'ai eu peur que les enceintes que l'on m'a proposé ne viennent amplifier l'inconfort sonore dans la salle. J'ai donc présenté oralement le projet, en m'appuyant sur quelques images que j'avais utilisées pour réaliser la vidéo, que voici :

     

     

    Album souvenirs

     

    Virada doctoranta a Nancí

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